Cette année 2020 est plutôt particulière. La crise du Coronavirus qui est partie de Wuhan en Chine, a étendu ses tentacules sur le monde entier et ne cesse, en effet, de sévir. Avec un bilan actuel estimé à un peu plus d’un demi-million de pertes en vies humaines, cette crise sanitaire a fragilisé la majeure partie des secteurs économiques. Dans ce lot, le secteur hôtelier n’est pas au meilleur de sa forme avec de nombreux problèmes à surmonter. Manque à gagner, baisse ahurissante de chiffre d’affaires, mise en chômage partiel des employés, et endettement sont, notamment, les flots qui menacent d’emporter de nombreux hôtels dans les décombres de la faillite.
Dans cet article, nous vous proposons une incursion dans le monde du secteur hôtelier en proie à d’énormes difficultés.
La crise du Coronavirus, principale responsable des malaises du secteur hôtelier.
Découvert dans la ville de Wuhan en Chine, le Coronavirus ou Covid-19 s’est exporté jusqu’au vieux continent. En France, cette maladie infectieuse d’origine respiratoire a fait son apparition fin janvier 2020 avec les premiers cas enregistrés à Bordeaux et à Paris. La maladie a pris une grande ampleur avec l’enregistrement des milliers de nouveaux cas positifs et le décès de plusieurs milliers de personnes contaminées.
Cette situation a obligé le gouvernement français à prendre des mesures drastiques afin de dompter cette crise sanitaire sans précédent. Le confinement général de la population et la réduction des vols aériens ont, notamment, été actés.
Cette situation a directement affecté le secteur hôtelier. En effet, avec la réduction des vols aériens et la fermeture de plusieurs aéroports, les hôtels et les restaurants sont devenus déserts. Sachant que le tourisme est la principale porte d’entrée de revenus au sein des hôtels, la trésorerie de ces derniers a été littéralement mise à genoux. Pour raison, le tourisme professionnel constitue environ 60 % des activités des hôtels.
Il s’agit donc d’une énorme perte pour les établissements hôteliers qui ne pouvaient non plus accueillir l’organisation des séminaires et conférences. Ces différents événements qui rapportent assez de gains aux hôtels étaient suspendus à cause du confinement.
Le 11 mai 2020, l’entrée en vigueur du déconfinement et la reprise progressive du train-train quotidien ont donné un grain d’espoir aux promoteurs des établissements hôteliers. Cependant, après pratiquement deux mois de reprise des activités, la situation demeure toujours critique. Selon le dernier point de conjecture de la Banque de France, la reprise des activités d’hébergement a tourné autour de 25 % au cours du mois de juin. Une petite hausse de 15 % est prévue dans le secteur pendant ce mois de juillet.
Ces chiffres sont de véritables coups de massue lorsqu’on sait que les autres secteurs avoisineront en juillet, le taux de 80 % des reprises d’activités. D’après les professionnels de l’hôtellerie, un tiers des hôtels encourt le risque de mettre les clés sous la porte.
Dans la ville de Paris, par exemple, la moitié des hôtels présents dans la ville n’ont pas encore rouvert, malgré l’approche des vacances d’été. Au Sud de la France, la situation n’est pas reluisante. Les petits établissements hôteliers sont à bout de souffle, faute de fréquentation. Quant aux grands complexes hôteliers, ils sont obligés de fermer des étages entiers pour surmonter la baisse des fréquentations.
Si le secteur hôtelier peine à surmonter la crise, c’est aussi dû au nombre élevé d’hôtels en France. En effet, certains complexes hôteliers possèdent environ 650 000 chambres dans les immeubles de 1 à trois étoiles. Dans un contexte où le tourisme est à l’arrêt, il est difficile de trouver autant de clients pour loger dans ces chambres.
Même si les frontières qui étaient fermées depuis plusieurs mois sont de nouveaux en service, les résultats peinent à se montrer. Si certains touristes sont de retour en France, ils préfèrent s’installer dans les campings de la campagne. Ce choix qui laisse les hôtels de Paris sur le banc de touche pourrait s’expliquer par une certaine phobie de contracter le virus en s’installant dans une mégalopole.
Une porte de sortie difficile à trouver
Les acteurs du secteur hôtelier espèrent l’arrivée du bout du tunnel afin d’esquiver une probable asphyxie complète. Pour les épauler, le gouvernement promet une série de mesures dont les annulations de charges et le chômage partiel. Cependant, malgré ces dispositions, le secteur est toujours fragilisé.
Au-delà des mesures instituées pour gérer la situation, les responsables des établissements hôteliers réclament d’autres palliatifs afin d’endiguer au mieux les répercussions de la crise qui secoue le secteur dans tous les sens. Selon les acteurs du secteur hôtelier, la gestion de la crise nécessite des gestes forts de la part de l’État et des bailleurs des établissements hôteliers.
La porte de sortie proposée par les acteurs du secteur est la prise en charge des loyers dus par les hôtels. Ils proposent, notamment, une répartition entre l’État et les bailleurs. Selon le schéma expliqué par les responsables des hôtels, l’État assurera la prise en charge d’un mois de loyer des hôtels et les bailleurs prendront également en charge un autre mois de loyer.
Pour concrétiser cette doléance, un amendement à la troisième loi de finances rectificative a été déposé à l’Assemblée nationale pour demander au gouvernement et aux bailleurs de prendre en charge chacun un mois de loyer dû par les hôtels.
Malheureusement, sans aucune justification, cette demande a été rejetée en commission. Cette situation est évidemment très embarrassante pour les opérateurs du secteur hôtelier. L’horizon s’avère sombre et incertain, car sans une prise en charge des loyers, d’ici la fin de l’année, près de 30 % des établissements hôteliers pourraient fermer leurs portes.