La crise sanitaire du coronavirus n’a pas seulement engendré des pertes en vies humaines. Elle a également eu pour conséquence, la fragilisation du système économique mondial. Dans chaque État, l’heure est actuellement à l’amélioration des structures économiques et sociales. En France, Emanuel Macron a préféré diriger ce projet de reconstruction autour d’une nouvelle équipe qui sera chapeautée par Jean Castex, remplaçant de l’ancien premier ministre Edouard Philippe. Le 7 juillet 2020, la composition initiale des membres du gouvernement Castex a été publiée au Journal Officiel.
Jean Castex, joker politique
À la suite de la démission du gouvernement d’Edouard Philippe, le 3 juillet 2020, beaucoup de grands noms du milieu politique français étaient annoncés comme potentiels successeurs. Mais, c’est finalement Jean Castex qui sera chargé de conduire le quarante-deuxième gouvernement de la France.
Les réactions face à cette nomination sont contrastées. En effet, cet énarque diplômé de droit public et âgé de 55 ans est peu connu du grand public. Selon les critiques, la nomination au poste de Premier ministre d’une personnalité politique n’ayant pas déjà exercé de mandats électifs entache, quelque peu, cette noble fonction, aujourd’hui perçue comme étant un simple rôle de collaborateur. C’est, en tout cas, ce que pense Thierry Mandon qui parle de « suppression de fait de la fonction de Premier ministre ».
De même, cette équipe constituée est difficilement acceptée chez les activistes et associations qui défendent les droits de la femme. Ces différents groupes fustigent, notamment, la nomination de Gérard Darmanin et d’Eric Dupond-Moretti. En effet, ils tiennent pour argument contre le premier, le fait qu’il soit visé par une enquête relative à une accusation de viol. Le second est, lui, décrié pour ses nombreuses critiques sur le mouvement social MeToo, hautement impliqué dans l’épanouissement des femmes.
Bien que disposant d’une faible cote de popularité, Jean Castex a quelques arguments à faire valoir. En témoignent ses fonctions de secrétaire général adjoint de l’Élysée exercées pendant la gouvernance Sarkozy et sa récente participation dans la conduite de la politique de déconfinement, qui est plus ou moins un succès.
Toute cette polémique ne semble visiblement pas affecter le nouveau Premier ministre français qui est concentré sur ses objectifs dont « le plan de relance du pays, la reconstruction en investissant dans des secteurs d’avenir ». Pour l’accompagner dans l’atteinte de ces objectifs, Jean Castex a rendu publique la liste des ministres de son gouvernement, le 7 juillet 2020. Cette composition devrait, en effet, être complétée par la composition des secrétaires d’État.
Les membres du gouvernement Castex
La composition du gouvernement Castex tire beaucoup plus sur la droite française. Pour Boris Vallaud, un homme politique de gauche, « la droite succède à la droite ». L’occasion de découvrir, enfin, les trente et un ministres et ministres délégués du nouveau gouvernement français, classés selon l’ordre protocolaire.
Le premier sur la liste est Jean-Yves le Drian, qui conserve ses fonctions de ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. En dépit de quelques ajustements, plusieurs autres ministres ou ministres délégués sont, plus ou moins, reconduits dans leurs fonctions. On retrouve :
- Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports ;
- Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance ;
- Florence Parly, ministre des armées ;
- Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales ;
- Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé ;
- Marc Fesneau, ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et de la participation citoyenne ;
- Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des transports ;
- Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation ;
- Roxana Maracineanu, ministre déléguée chargée des sports ;
- Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’industrie.
- Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des anciens combattants.
La composition de ce nouveau gouvernement a consacré de véritables changements d’attributions pour certains membres du gouvernement précédent. Il s’agit de :
- Gérard Darmanin, ministre de l’Intérieur ;
- Élisabeth Borne, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’insertion ;
- Olivier Dussopt, ministre délégué chargé des Comptes publics ;
- Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer ;
- Annick Girardin, ministre de la Mer ;
- Franck Riester, ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité ;
- Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation ;
- Emmanuelle Wargon, ministre déléguée chargée du Logement ;
- Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la citoyenneté ;
- Amélie de Montchalin, ministre de la transformation et de la Fonction publiques ;
- Gabriel Attal, secrétaire d’État et porte-parole du gouvernement.
Par ailleurs, l’équipe Castex enrôle de nouveaux visages au gouvernement, huit au total : Eric Dupond-Moretti (Garde des Sceaux, ministre de la Justice), Roselyne Bachelot (ministre de la Culture), Élisabeth Moreno (ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances), Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique), Alain Griset (ministre délégué chargé des petites et moyennes entreprises), Brigitte Klinkert, Nadia Hai (ministre déléguée chargée de la ville) et Brigitte Bourguignon (ministre déléguée chargée de l’Autonomie).
La question de la parité des genres est, par ailleurs, bien prise en compte dans la constitution de ce nouveau gouvernement. En effet, le nombre de femmes (huit) est égal au nombre d’hommes dans le rang des ministres de plein exercice. De plus, cette équipe compte exactement dix-sept femmes et quatorze hommes. Une équipe déjà prête et qui sera, sans doute, très attentive au discours de politique générale que prononcera le Premier ministre à la date du 15 juillet 2020, et ce, conformément à la constitution française.